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officier [2]

nm (o-fi-sié ; l'r ne se prononce et ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des o-fi-sié-z habiles)
  • 1Celui qui a un office, une charge, un emploi. Officier de police, de justice. Les officiers municipaux Le directeur, le chancelier et le secrétaire perpétuel de l'Académie française sont les officiers de cette compagnie. Cette fille, appelée Thérèse Levasseur, était de bonne famille ; son père était officier de la monnaie d'Orléans, sa mère était marchande. [Rousseau, Les confessions] Tout le gibier et toute la volaille arrivent à la Vallée ; il y a des officiers de volaille, tout comme des officiers de marée ; le cornet attaché au dessous du ventre, la plume sous la perruque, ils couchent par écrit la moindre mauviette ; un lapereau a son extrait mortuaire en bonne forme avec la date du jour. [Mercier, Tabl. de Paris, Quai de la Vallée.]

    Fig. La dîme est une contribution destinée à cette partie du service public qui concerne les ministres des autels ; c'est le subside avec lequel la nation salarie les officiers de morale et d'instruction. [Mirab. Collect. t. II, p. 12]

    Officiers de paix, nom que l'assemblée nationale donna à 24 employés du tribunal municipal créé en 1791 ; ils faisaient à peu près les fonctions d'huissiers près les juges de paix.

    Officiers de l'église, les employés laïques, tels que les sacristains, chantres, suisses, bedeaux, etc. Le vigilant Girot court à lui [le chantre de la Sainte Chapelle] le premier ; C'est d'un maître si saint le plus digne officier ; La porte dans le choeur à sa garde est commise. [Boileau, Le lutrin]

  • 2Grands officiers de la couronne, dans l'ancienne monarchie, le connétable, l'amiral, le chancelier, le grand écuyer, etc. ; ils portaient primitivement le titre d'officiers de la maison du roi. Le duc est grand vassal, le pair est grand officier. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon] Anselme, moine augustin, le premier qui ait fait une histoire généalogique des grands officiers de la couronne, continuée et augmentée par du Fourni, auditeur des comptes. [Voltaire, L. XIV, Écrivains, Anselme.] On a une notion très vague de ce qui constitue les grands officiers ; on s'imagine que ce sont ceux à qui leur charge donne le titre de grand, comme grand écuyer, grand échanson ; mais le connétable, les maréchaux, le chancelier sont grands officiers, et n'ont point ce titre de grand, et d'autres qui l'ont ne sont point réputés grands officiers. [Voltaire, ib.] On tint cour plénière à l'hôtel Saint-Paul, et le roi donna des robes ou livrées à tous ses officiers petits et grands. [Marchangy, Tristan le voyageur, ch. LXVIII]

    Grands officiers de l'ancien empire d'Allemagne, les électeurs de l'empire germanique.

  • 3Celui qui a obtenu quelque charge selon les formes prescrites. Les officiers ministériels.
  • 4Homme de guerre qui a un grade, un commandement. Un officier en retraite. Officier d'infanterie, de cavalerie, d'artillerie. Officier de la garde nationale. Officier au 4e régiment de ligne. Lorsqu'occupé d'un côté, il envoie reconnaître l'autre, le diligent officier qui porte ses ordres s'étonne d'être prévenu, et trouve déjà tout ranimé par la présence du prince. [Bossuet, Oraisons funèbres] Elle ramasse quelques vaisseaux qu'elle charge d'officiers et de munitions, et repasse enfin en Angleterre. [Bossuet, Oraisons funèbres] Contraint de racheter sa liberté, après une longue prison, durant les guerres d'Allemagne, il employa et son argent et son crédit, pour ramener les officiers qu'abandonnaient à leur triste captivité l'indigence ou l'avarice de leurs familles. [Fléchier, Oraisons funèbres] Sévère et dur à lui-même, et partageant avec les moindres officiers ses biens par libéralité et leurs fatigues par constance. [Fléchier, ib.] Tel court au feu avec intrépidité, qui ne laisse pas d'être un très mauvais officier. [Rousseau, Disc. rétabl. des scienc.] Le cheval n'était pas permis aux officiers d'infanterie ; souvent les généraux faisaient à pied les mêmes journées que leurs troupes. [Rousseau, Correspondance]

    Officiers proprement dits, les sous-lieutenants, les lieutenants et les capitaines.

    Officier de compagnie et officier de corps, se dit des officiers attachés à un régiment, par opposition aux officiers d'état-major.

    Officiers supérieurs, les officiers d'un grade élevé, tels que colonels et généraux.

    Officiers généraux, ceux dont le commandement n'est pas restreint à une seule compagnie, à un seul régiment ; tels sont les maréchaux de France, les généraux de division et les généraux de brigade. Un officier général.

    Bas officier, se dit quelquefois pour sous-officier. Les bas officiers ou ceux qui l'ont été, qu'on appelle à présent officiers de fortune, s'accommodent mal avec les officiers de naissance ; et ce n'est pas d'aujourd'hui ; de fait, il m'en souvient, ce furent les bas officiers qui firent la révolution autrefois. [Courier, 1re lett. particulière.]

    Officier major, nom que l'on donnait autrefois aux majors de place et de régiment.

  • 5Officiers de l'ordre de la Légion d'honneur, titulaires du grade immédiatement supérieur à celui de chevalier ; ils portent la croix d'or attachée à un ruban noué en rosette.
  • 6Dans la marine, officier de garde, officier qui, dans un port ou une rade, et pendant la durée d'une garde, commande le bâtiment ; il veille sur tout ce qui intéresse le navire et son équipage.

    Officier de quart, officier qui, pendant la durée d'un quart, a, sous la responsabilité du capitaine, le commandement du bâtiment.

    Officier de prise, officier détaché du bâtiment capteur sur le navire pris, pour le commander.

    Officier chargé du détail, officier qui est chargé de tout le détail du service d'un bâtiment.

    Officiers auxiliaires, officiers de la marine marchande appelés à servir sur les bâtiments de l'État avec le rang d'officier militaire, quand les cadres de l'état-major de la flotte se trouvent insuffisants.

    Officiers mariniers, nom donné aux maîtres de tous les services ; l'ensemble des officiers mariniers forme la maistrance.

    Officiers-marchands, nom donné à ceux qui commandent les navires du commerce.

    Outre les officiers militaires ou officiers de marine, la marine a des officiers civils (administrateurs) et des officiers de santé (chirurgiens et médecins) que leur position a fait assimiler aux officiers de marine pour le rang et les honneurs.

    Autrefois, dans la marine, toute personne ayant un emploi ou office, et n'étant ni matelot proprement dit ni soldat, avait le nom et la qualité d'officier.

    Aujourd'hui, il n'y a plus d'officiers que les officiers généraux, les capitaines de vaisseau, les capitaines de frégate, les lieutenants et les enseignes de vaisseau.

    Officiers subalternes, anciennement, les lieutenants et les enseignes, inférieurs au lieutenant en pied et à l'enseigne à pied qui comptaient parmi les officiers majors ; aujourd'hui, les lieutenants et les enseignes par rapport aux capitaines de vaisseau et aux capitaines de frégate qui sont rangés parmi les officiers supérieurs.

    Anciennement, officiers majors, le capitaine, le lieutenant et l'enseigne de vaisseau.

    Officiers de plume, nom par lequel on désignait, dans l'ancienne marine, tout le corps des administrateurs.

    Officier-matelot, nom que l'on donnait à un officier roturier, habile au métier de la mer.

    Officier bleu, nom anciennement donné aux officiers auxiliaires, à cause qu'ils étaient autorisés à porter le petit uniforme de la marine, qui était bleu.

  • 7Nom donné, dans les grandes maisons, et surtout dans les maisons des princes, à des personnes qui y remplissaient quelque emploi important ; il était à peu près synonyme de domestique (voir DOMESTIQUE, n° 8). C'était [Voiture] un Parisien, homme d'esprit et de bonnes lettres, qui était officier de M. le duc d'Orléans. [Patin, Lettres choisies] En voici un [cas] assez nouveau ; c'est celui du soufflet de Compiègne.... vous savez, mes pères, qu'il est si rare que des jésuites donnent des soufflets aux officiers de la maison du roi, qu'il n'y avait pas à craindre qu'un meurtre en cette occasion en eût tiré beaucoup d'autres en conséquence. [Pascal, Les provinciales] Montaigne nous a fait inutilement avertir qu'il avait un page, qui est un officier assez inutile en la maison d'un gentilhomme de six mille livres de rente. [Port-royal, Logique, 3e part. dans RICHELET] Elle n'est point accoutumée à tous ces différents officiers qu'elle a présentement, et elle n'a pas encore bien pu apprendre à distinguer leurs fonctions. [Fontenelle, Lett. gal. 2e part. lett. 31]
  • 8Plus particulièrement, dans une grande maison, domestique qui a soin de l'office. Le cuisinier de M. le cardinal de Retz ne le quitte point, ni son officier. [Sévigné, 26 juin 1675] Vous gronderez mal à propos un officier, si vous voulez qu'il ait dressé un fruit plus promptement qu'il n'est possible. [Fénelon, t. XVII, p. 95]

    Au pl. Officiers comprend le cuisinier et le maître d'hôtel. Il est bien servi, il a de bons officiers.

    Chez le roi, officiers de bouche, ceux qui travaillaient pour la table du roi.

    Officiers du gobelet, ceux qui étaient chargés de fournir le vin pour la table du roi.

    Officiers du commun, tous ceux qui travaillaient pour les autres tables de la maison du roi.

  • 9Officier de santé, se disait, autrefois, des médecins, chirurgiens, apothicaires qui servaient chez le roi et chez Monsieur.

    Aujourd'hui, médecin d'un rang au-dessous de celui de docteur en médecine.

  • 10 Terme de pêche. Un des noms du lieu (voir LIEU 2).

+

2. OFFICIER.
4Ajoutez :

Officiers supérieurs, les officiers d'un grade intermédiaire entre général et capitaine, tel que chef de bataillon, lieutenant-colonel et colonel.

Officiers généraux.... tels sont les géneraux de division et les généraux de brigade. Un officier général.

11 Fig. Ministres, serviteurs. Les arts sont officiers, c'est à eux de faire ce qui dépend de leur charge. [Malherbe, Lexique, éd. L. Lalanne.]
12 Nom, dans les cafés de Paris, du garçon attaché à l'office. [Gazette des tribunaux]
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